Menu
Libération
Récit

Les Sénégalais ravis de voir les Français payer le «visa de la réciprocité»

Article réservé aux abonnés
publié le 7 août 2013 à 21h36

Depuis le 1er juillet, le Sénégal impose un visa biométrique de 50 euros à tout visiteur étranger, par mesure de réciprocité. Sont exemptés les Sénégalais ayant une double nationalité, ainsi que les ressortissants de l'espace de libre circulation que sont les quinze pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Et, pour une année seulement, les clients des tours opérateurs - histoire de mieux faire passer la pilule auprès des hôteliers du Sénégal. Les opérateurs, qui protestent, anticipent une baisse de fréquentation de 30% et la suppression de 2 000 emplois.

Durant une semaine, entre le 1er et le 8 juillet, le consulat du Sénégal à Paris a délivré des visas à tour de bras, au rythme de 110 par jour. Soit des recettes de près de 40 000 euros. La mesure n'en fait pas moins polémique au Sénégal, comme dans tous les pays qui comptent des immigrés sénégalais. Car les binationaux vont devoir refaire leur passeport sénégalais s'ils veulent éviter de payer pour aller passer des vacances au pays.

Jean-Paul Dias, homme politique sénégalais et ancien ministre de l'Intégration économique africaine, préconise ainsi l'exemption de toutes les personnes nées au Sénégal ou de parents et grands-parents sénégalais. Son argument : «Allons-nous imposer le visa à Pape Diouf, ex-président de l'Olympique de Marseille, né au Tchad et voyageant sous passeport français ?» Des questions sans réponses se posent aussi du côté des Français et autre