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Libération
TRIBUNE

Le crépuscule de Mme Merkel

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publié le 11 août 2013 à 19h06

Reste-t-il encore quelques billets d'opéra pour «le Crépuscule de Mme Merkel» ? La règle d'or en politique étant que toute bonne action doit être sanctionnée, le rejet tant européen que mondial de la merkel-économie doit être blessant pour une chancelière qui aura servi sa nation tout aussi bien que ses prédécesseurs de la CDU.

A l'instar de Konrad Adenauer ou Helmut Kohl, Mme Merkel est susceptible de remporter un troisième mandat fédéral en septembre, mais à la différence des deux premiers et de Margaret Thatcher, l'autre grande dame de la politique européenne, elle aura le bon goût de quitter la chancellerie au moment de son choix plutôt que d'être éjectée par son propre parti ou par les électeurs.

Avec elle s’en ira aussi la vision étroite d’une orthodoxie économique soutenue par une Europe en croissance zéro depuis le crash bancaire de 2008. Il est de bon ton de mettre la responsabilité du crash sur le dos des banquiers américains avides et des traders sans foi ni loi de la City. Les deux accusations sont vraies mais beaucoup de banques allemandes, suisses, françaises et toutes les banques de l’Union européenne ont pataugé dans les mêmes eaux troubles, tirant d’avantageux profits des produits dérivés, fonds spéculatifs et autres instruments financiers douteux du capitalisme casino.

On ne peut pas accuser Mme Merkel d'avoir corrompu les finances publiques de quelques pays d'Europe du Sud, d'être responsable des bulles immobilières i