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Interview

«Peu de zones sont hors de portée des canons»

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Pour Donatella Rovera, d’Amnesty International, la situation sur le terrain empire mois après mois :
publié le 11 août 2013 à 21h46

Parfaite arabophone, Donatella Rovera, d’Amnesty International, vient de passer un mois en Syrie dans les zones tenues par la rébellion.

Quelle est la situation sur place ?

J’ai été très frappée de la dégradation très rapide des choses par rapport à mon précédent voyage, il y a trois mois. C’est vrai sur le plan humanitaire et encore plus en matière sécuritaire. Les enlèvements sont quotidiens, même si l’on n’en entend pas parler à l’extérieur, sauf quand il s’agit d’étrangers. Ils sont aussi bien le fait de groupes criminels qui font semblant d’être politiques que de groupes politiques se finançant par des activités criminelles. Des groupes de miliciens liés au régime pénètrent aussi en zone rebelle pour de telles opérations. On sent, en outre, une présence de plus en plus forte des groupes islamistes radicaux et les affrontements entre eux et d’autres formations de l’opposition, notamment les Kurdes, deviennent toujours plus fréquents. A cela s’ajoutent des bombardements quotidiens des forces du régime. L’aviation et les hélicoptères opèrent moins souvent, mais les tirs d’artillerie s’intensifient. Il y a très peu de zones hors de portée des canons et des missiles Grad.

Que se passe-t-il à Alep ?

La situation alimentaire et sanitaire y est très difficile. Il n’y a pas d’eau et très peu d’électricité. L’essence qui permet de faire tourner les générateurs est de plus en plus chère et j’ai vu son prix augmenter de 50% en dix jours. La ville est t