«Soumi champion ! Soumi champion !» Mardi matin, les partisans de Soumaïla Cissé, le perdant de la présidentielle, se mêlaient aux journalistes pour une conférence de presse étonnement joyeuse. «L'élection aurait dû être une fête populaire, mais les irrégularités ont entaché sa crédibilité. L'instrumentalisation de l'armée à des fins partisanes a atteint un niveau jamais égalé dans le pays», a lancé l'ancien ministre des Finances. Ses soutiens l'ont applaudi à tout rompre.
Maximes. «Soumi» ne sera pas président, mais son camp a le sentiment d'avoir tout de même gagné «quelque chose» en suivant cet homme qui ne «souhaite pas ouvrir une page de contestation et d'instabilité», malgré sa certitude d'avoir participé à une élection truquée, contredisant l'avis des observateurs internationaux qui ont salué la régularité du scrutin. «Cissé a révélé sa vraie nature à la communauté internationale et même à ses adversaires. Le Mali et l'Afrique ont besoin d'hommes comme lui. Il a mené le combat jusqu'au bout en sachant que le système était biaisé dès le départ, estime Abdoulaye Wane, son conseiller en stratégie. On pourrait s'attarder sur les fraudes, mais on donnerait l'impression d'être mauvais perdants. Et il faut éviter de perdre du temps pour se mettre au travail.»
Bamako a voté pour Ibrahim Boubacar Keïta à une écrasante majorité. Pourtant, nulle liesse dans les rues, où les 4×4 rutilants cr