Les interminables files de véhicules - jusqu’à six heures d’attente - sont de retour. Après une relative accalmie, les klaxons de protestation se sont de nouveau fait entendre, mardi, aux postes-frontières qui séparent l’Espagne et la minuscule colonie britannique de Gibraltar : pour les 20 000 llanitos (nom des habitants du rocher), ainsi que pour les 7 000 Espagnols transfrontaliers ou les centaines de vacanciers, difficile de ne pas y voir une mesure de représailles du gouvernement de Mariano Rajoy.
Trois semaines après le début d’une discorde bilatérale autour de la pêche, Madrid et Londres donnent libre cours à une inédite escalade de menaces entre deux membres de l’Union européenne. Même si le contentieux est vieux de trois siècles - il remonte au Traité d’Utrecht, en 1713 -, les sept kilomètres carrés de ce bout de péninsule font aujourd’hui l’objet d’une forte dispute dont l’issue semble devoir passer par une médiation étrangère.
Hache. L'Espagne veut porter l'affaire devant les Nations unies, en s'appuyant sur une résolution de 1966 prônant la «décolonisation» de Gibraltar, voire devant la Cour internationale de La Haye. L'Angleterre, elle, entend régler le différend dans le cadre de l'UE. Dimanche, un navire de guerre et un porte-avions britanniques - le HMS Westminster et le HMS Illustrious - doivent rejoindre le port de Gibraltar et la base de Rota, près de Cadix. Madrid a réagi en envoyant sur place