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Analyse

Egypte : de part et d’autre, la volonté d’en découdre

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L’intransigeance et la radicalisation observées dans les deux camps font désormais craindre que le pays ne bascule dans la guerre civile.
publié le 15 août 2013 à 22h16
(mis à jour le 16 août 2013 à 9h43)

En Egypte, l’escalade violente semble sans fin. Hier, au lendemain de l’évacuation sanglante des sit-in de Rabia al-Adawiya, à Medinet, et d’Al-Nahda, à Gizeh, le ministère de l’Intérieur a annoncé que les policiers étaient désormais autorisés à tirer sur les manifestants attaquant les biens publics ou s’en prenant aux forces de l’ordre. Cette mesure n’a rien de surprenant tant le caractère autoritaire du nouveau pouvoir apparaît chaque jour plus évident. Depuis le renversement de Mohamed Morsi, le 3 juillet, le pays est emporté dans une spirale du pire. Plus de 1 000 personnes ont perdu la vie, beaucoup dans des affrontements entre pro et anti-Morsi. Police et armée ont multiplié les bavures contre les manifestants islamistes : une cinquantaine de morts devant le siège de la Garde républicaine, le 8 juillet, plus de 80 personnes tuées par la police dans la nuit du 26 juillet à Rabia, et plusieurs centaines d’autres ce mercredi. Ce nouveau dispositif juridique vient encore renforcer l’arsenal sécuritaire du pouvoir intérimaire, alors qu’un état d’urgence d’un mois a été décrété mercredi, conférant des prérogatives accrues aux militaires.

Brutalité. Malgré les promesses de rendre le pouvoir aux civils, les corps armés du pays se retrouvent une nouvelle fois sur l'avant-scène et le Président, Adly Mansour, apparaît plus fantoche que jamais. Ce choix de la poigne, le général Abdel Fatah al-Sissi, vrai homme fort du régime, l'assume sans comp