Ira, ira pas… Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, refusait de dire s’il se rendrait ou non au sanctuaire Yasukuni, qui honore la mémoire des Japonais morts à la guerre, à l’occasion de l’anniversaire de la capitulation nipponne, le 15 août 1945. Finalement, Abe s’est abstenu de visite hier mais, rompant avec la tradition, il n’a pas exprimé de remords pour les exactions commises à l’égard des populations voisines d’Asie. Et au moins trois de ses ministres sont allés au sanctuaire.
Ces visites sont controversées, car le sanctuaire rend aussi hommage à 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés après la fin du conflit. Alors que l'empereur lui-même évite l'endroit, les pèlerinages annuels de Junichiro Koizumi, prédécesseur d'Abe de 2001 à 2006, avaient porté un sérieux coup aux relations avec la Chine et la Corée du Sud. Tout en s'abstenant lui-même, Shinzo Abe n'avait pas interdit aux membres du gouvernement de se rendre à Yasukuni. «Il est naturel pour un dirigeant japonais de prier pour ceux qui ont sacrifié leur vie pour leur pays, à l'instar de ce que font les dirigeants des autres pays du monde», se contentait-il de répéter.
La réaction de la Chine ne s'est pas fait attendre. L'ambassadeur japonais à Pékin a été convoqué hier au ministère des Affaires étrangères pour y recevoir des protestations officielles. De son côté, la présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, qui prononçait hier un discours à Séoul à l'occasion de