Le 16 août devait être jour de fête pour le Hezbollah, il a finalement été déclaré jour de deuil national. La veille au soir, alors que le parti islamiste chiite s'apprêtait à célébrer le septième anniversaire de sa victoire contre Israël lors de la guerre des 33 jours en 2006, son fief beyrouthin a été ébranlé par une violente déflagration. Survenue à Roueiss, dans la banlieue Sud de Beyrouth, l'explosion a surpris par sa force : 22 personnes sont mortes, 325 ont été blessées et sept autres sont encore portées disparues. Depuis, les habitants du quartier n'ont qu'un mot à la bouche : Israël. L'Etat hébreu, que le Hezbollah combat depuis l'invasion israélienne du Liban en 1982, est accusé par tous d'avoir commandité l'attentat. «Il ne veut pas que nous fêtions notre victoire, il veut nous montrer qu'il peut nous détruire par un autre moyen qu'une guerre», s'écrie Rula, une avocate du quartier qui a perdu tous les documents de ses clients dans l'explosion. Un discours largement relayé par l'ensemble de la classe politique libanaise, dont le président de la République, Michel Sleiman.
Le 20 juin, l'homme d'Etat avait pourtant pointé du doigt un autre danger : dans une interview au journal libanais Al-Safir, le Président avait condamné l'intervention du Hezbollah en Syrie, qui «déstabilise le Liban» et risque de se «mettre [lui-même] en danger». Hassan Nasrallah, leader du parti islamiste chiite, avait en effet annoncé fin avril l'envoi d'homm