Les violences ont encore ensanglanté l’Egypte vendredi avec au moins 75 morts dans des heurts entre partisans du président déchu Mohamed Morsi et forces de l’ordre autorisées à tirer, un appel des islamistes à manifester samedi faisant craindre une nouvelle escalade.
Alors que des quartiers entiers du Caire ont été transformés en champs de bataille tout au long de la journée durant laquelle les pro-Morsi se sont mobilisés en masse à travers le pays, les manifestations ont quasiment cessé une heure après l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne, à l’appel de «l’Alliance contre le coup d’Etat».
Celle-ci a néanmoins appelé à des manifestations quotidiennes à compter de samedi pour dénoncer la mort mercredi de 578 personnes, en majorité des islamistes tués dans la dispersion par l’armée et la police de leurs camps au Caire, la journée la plus sanglante depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011.
Le pouvoir mis en place par l’armée après la destitution de M. Morsi le 3 juillet affirme désormais se battre contre un «complot terroriste malveillant des Frères musulmans», la confrérie du président déchu, et avait autorisé policiers et soldats à ouvrir le feu sur les manifestants attaquant forces de l’ordre ou bâtiments publics.
Face à cette escalade, qui fait craindre que le pays --sous état d’urgence-- ne bascule dans le chaos, des pays européens ont dit envisager de réexaminer leurs relations avec Le Caire.
Tirs d’armes automatiques
Dans la capitale verrouillée par l’armée et quadrillée par de