Plusieurs marches annulées, des itinéraires modifiés par crainte de tireurs embusqués ou de milices populaires : c’est dans la plus grande confusion que quelques milliers d’islamistes ont défilé hier en début de soirée au Caire. L’affluence n’était pas vraiment au rendez-vous au premier jour d’une semaine de manifestations décrétée par «l’alliance anti-coup d’Etat», qui réunit les Frères musulmans et d’autres mouvements hostiles à la destitution de l’ex-président Mohamed Morsi.
Après cinq jours de violences très intenses au cours desquelles au moins 750 partisans du chef d'Etat déchu ont été tués et près de 400 autres arrêtés, la mobilisation semble s'essouffler. Cela marque sans doute un tournant dans la stratégie islamiste, qui jusque-là misait sur des rassemblements de masse et des martyrs en nombre dans le but de convaincre la communauté internationale que le nouveau régime n'avait rien de démocratique. Alors même que plusieurs pays ont durci le ton à l'égard de l'Egypte (lire ci-contre), les Frères, dont la plupart des leaders sont incarcérés ou en fuite, ne semblent plus en mesure de mobiliser comme ils l'ont fait depuis bientôt deux mois. La fatigue, la peur et peut-être la lassitude de servir de chair à canon dans un but incertain ont pris le dessus chez de nombreux militants.
Comités populaires. Dans le même temps, la vie reprend son cours au Caire, doucement et dans un cadre très particulier. La capitale reste quadrillée