L'Autriche, en campagne pour les législatives du 29 septembre, semble transformée en maison de retraite géante. Frank Stronach, un candidat qui veut faire bouger le système, se présente pour la première fois : il a 81 ans. La gauche, elle, veut des lendemains qui chantent, mais surtout pour les plus âgés, puisque sa priorité, c'est le maintien des petites pensions. Même l'extrême droite a pris un coup de vieux : cette année, ressuscitée en improbable grenouille de bénitier, elle laisse une septuagénaire au sourire «ultra-bright» clamer qu'il faut «aimer son prochain».
La messe est dite : désormais, les politiques draguent ouvertement les seniors super-mobilisés qui font et défont l'élection. Les moins de 30 ans ne représentent plus que 20% des 6 millions d'électeurs, contre 23% pour les plus de 65 ans. Chiffre en hausse constante, évidemment. «Les plus âgés sont un lobby très puissant, analysait récemment dans la presse Therese Niss, présidente de Junge Industrie, une plateforme de jeunes loups des affaires. La nouvelle génération est très fortement lésée.» Les députés, 52 ans de moyenne, ne prennent plus le risque de taper au portefeuille de la génération d'après-guerre.
Résultat : l’Autriche débourse désormais six fois plus pour les personnes âgées que pour les moins de 15 ans. Ces dix dernières années, l’université a été littéralement abandonnée en rase campagne. Et 38% du budget de l’Etat sert à payer les retraites et à rembourser la dette, contr