Credo des élites anti-occidentales, la morale russe a ses défenseurs actifs, comme en témoigne la multiplication de groupes qui entendent la faire respecter, par leurs mots comme par leurs actes. Sainte Russie, Volonté de Dieu ou Contrôle parental sont autant de mouvements rassemblant des militants persuadés de l'effondrement moral de leur pays. Sur VKontakte - le Facebook russe -, ils tonnent contre la tolerantnost, cette tolérance inspirée de l'Occident qu'ils assimilent à une permissivité irresponsable. De l'avortement au trafic de drogue, en passant par la pédophilie, ces défenseurs de l'ordre, pas forcément favorables au pouvoir, condamnent avec virulence toutes les «déviances» d'une Russie désormais sans repères.
Certains n’hésitent pas à jouer aux justiciers afin de faciliter le travail de la police. Il y a quelques mois, par exemple, des jeunes encagoulés affiliés au groupe Jeune Russie se sont rué sur la voiture d’un trafiquant de drogue présumé, tandis que d’autres s’en sont pris à un kiosque supposé distribuer des stupéfiants. Relayée par ses participants, l’action a fait la une des journaux télévisés.
Patrouilles. Issus de milieux d'inspiration nationaliste, ces mouvements possèdent bien souvent un dénominateur commun : la religion, qu'ils brandissent pour affirmer leur appartenance identitaire. «Notre objectif : changer le cap du pays, passer d'une orientation pro-occidentale à un régime monarchiste et re