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Libération

L’Occident court-circuité par le Moyen-Orient

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Les pressions saoudiennes, émiraties ou israéliennes ont été plus efficaces que celles de Bruxelles ou Washington.
publié le 18 août 2013 à 22h06

Après les centaines de morts au Caire, l'Union européenne menace de «réexaminer urgemment ces prochains jours» sa relation avec l'Egypte… De tous les acteurs étrangers qui se sont démenés au chevet du pays ces dernières semaines, l'Europe aura été l'une des plus actives, et la plus proche peut-être aussi de réussir, à en croire son envoyé spécial, Bernardino León.

Le résultat, à ce jour, illustre pourtant l'impuissance des Occidentaux, contrecarrés par des acteurs régionaux aux intérêts contradictoires. Le Qatar et la Turquie défendent les Frères musulmans, tandis que l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis ou Israël ont œuvré en faveur de la solution de force. Malgré toute sa bonne volonté, l'Union européenne n'a pu qu'exprimer son désarroi, hier, dans un communiqué commun de José Manuel Durão Barroso et Herman Van Rompuy, soulignant en termes très diplomatiques la «responsabilité particulière des autorités intérimaires et de l'armée pour faire cesser les affrontements». «Nous sommes un peu dans une phase d'observation», avoue un diplomate européen, rappelant que les Egyptiens sont, de toute façon, las des interventions étrangères. Les ambassadeurs des 28 pays de l'Union européenne se voient aujourd'hui à Bruxelles pour préparer une réunion des ministres des Affaires étrangères, espérée dans la semaine.

Levier. L'Union pourrait suspendre son aide de 5 milliards d'euros promise à l'Egypte en novembre 2012, pla