Très actifs au chevet de l'Egypte depuis les débuts de sa révolution, les Européens veulent continuer à essayer de peser sur le nouveau pouvoir. Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Huit ont annoncé hier qu'ils se réuniront demain à Bruxelles pour «réexaminer» leur relation, c'est-à-dire tout à la fois sanctionner les violences mais aussi tenter de reprendre langue avec Le Caire.Bernardino León, le représentant spécial de l'Union européenne qui avait tenté une médiation au Caire entre les militaires et les islamistes au début du mois, explique que l'Europe pourrait rapidement retrouver un rôle à jouer.
Continuez-vous aujourd’hui vos efforts de médiation en Egypte ?
Je ne dirais pas qu'il s'agissait d'une médiation, mais plutôt d'un effort pour créer de la confiance. Quand je suis arrivé en Egypte, je pense que la décision d'intervenir sur les places [l'armée a violemment délogé les islamistes, mercredi, faisant près de 600 morts, ndlr] était pratiquement prise. Ce qu'on a fait pendant tout l'été, avec les Américains, les Qataris et les Emiratis, c'était d'essayer d'établir une confiance entre les deux parties. Nous avions proposé quelques pas très simples : le gouvernement devait commencer par libérer des leaders emprisonnés, tandis que les islamistes devaient réduire les manifestations de rue. Du côté du gouvernement, notre interlocuteur était Mohamed el-Baradei [le Prix Nobel de la paix était alors vice-président, ndlr], qui était en contact permanent avec le général Al-Sissi. De l'autre côté, le pa