«En politique, parfois on perd, parfois on gagne», juge Ghazi Hamad, vice-ministre des Affaires étrangères du Hamas à Gaza. Petite barbe poivre et sel et sourcil sombre, cet homme, image policée du mouvement islamiste, a usé de son habileté discrète et de son anglais impeccable pour jouer un rôle dans l'accord sur la libération du soldat israélien Gilad Shalit - échangé il y a deux ans contre 1 027 prisonniers palestiniens, grâce à la médiation de l'Egypte.
Cette fois, Ghazi Hamad ne cache pas que le carrousel des changements au Caire met le Hamas dans l'embarras. «Nous devons agir avec précaution, juge-t-il, comme quelqu'un qui marche au milieu d'un champ de mines.» Tout en admettant : «Bon, c'est vrai qu'après ce qui s'est passé en Egypte il y en a qui pensent que le Hamas a perdu. Mais ce n'est pas la première fois qu'on se retrouve face à des difficultés. On a été expulsés de Jordanie, on a quitté la Syrie, des Etats arabes nous ont interdit d'entrée, on survivra à cela.»
Iran. Longtemps ostracisé, le mouvement islamiste palestinien s'était senti pousser des ailes à la faveur du Printemps arabe. «Quand Morsi était au pouvoir, on a rencontré tout le monde : le président, les ministres, poursuit Ghazi Hamad. Et on pouvait sortir librement de Gaza pour aller en Egypte.» Flatté de côtoyer de si près les arcanes du pouvoir égyptien, le Hamas s'était payé le luxe de tourner le dos à son meilleur a