C’est un record qui n’honore pas le Japon. Depuis quarante-cinq ans, un homme attend dans le couloir de la mort. A 77 ans, Iwao Hakamada est aujourd’hui un homme cassé, enfermé dans ses silences et sa cellule, malade. Il a été condamné à la peine capitale le 11 septembre 1968 pour le meurtre de quatre personnes, qu’il a toujours nié. Sa sœur Hideko, son comité de soutien, le barreau japonais et les organisations abolitionnistes ont multiplié les actions pour démontrer son innocence étayée par de récents tests ADN. Ils viennent d’obtenir que le procureur dévoile enfin l’ensemble des preuves et des documents du dossier d’accusation. Au vu des pièces communiquées, un nouveau procès pourrait avoir lieu dans les prochains mois devant la Cour suprême. Cette nouvelle audience permettrait de tirer au clair une vieille affaire emblématique des dysfonctionnements de la machine judiciaire.
Les problèmes d’Iwao Hakamada commencent avec un incendie, le 10 juin 1966 à Shimizu, un quartier de Shizuoka, au sud de Tokyo, déclaré au domicile d’un dirigeant d’une société qui fabrique du miso (soja fermenté). Et où travaille Hakamada. L’employé est sur les lieux. Il dit être venu pour éteindre les flammes. Une fois le sinistre circonscrit, on découvre les dépouilles du patron, de sa femme et de leurs enfants. Les corps sont carbonisés, mais ils ont été poignardés au préalable. Deux mois plus tard, Hakamada est arrêté. Il a alors 30 ans. Ce jeune boxeur professionnel ne reverra plus le jour. Il e