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Libération

Bradley Manning condamné à trente-cinq ans de prison

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publié le 21 août 2013 à 22h26

L'armée américaine pourra même se dire «clémente» : après avoir menacé de prison à vie et de peine de mort l'auteur de l'une des plus graves fuites de documents confidentiels de tous les temps, elle n'a condamné Bradley Manning, hier, «qu'à» trente-cinq ans de prison. Déjà emprisonné depuis mai 2010 et bénéficiant d'une remise de peine pour les mauvais traitements subis en détention, le jeune soldat, qui se voit aussi renvoyé de l'armée pour «déshonneur», aura une chance de retrouver sa liberté dans moins de dix ans, après avoir purgé un tiers de sa peine.

Au cours de son procès devant une cour martiale sur la base de Fort Meade, non loin de Washington, Bradley Manning, aujourd'hui âgé de 25 ans, a lui-même reconnu avoir livré en 2010 au site WikiLeaks près de 700 000 documents et télégrammes diplomatiques confidentiels auxquels il avait accès en tant qu'analyste militaire, déployé à Bagdad. La cour a apprécié le fait qu'il présente des sortes d'«excuses» et de «regrets». Dans une déclaration lue le 14 août, empreinte d'idéalisme, le jeune soldat a assuré n'avoir «pas bien évalué toutes les conséquences» de ses actes. «Je veux être une meilleure personne», a-t-il expliqué à la juge, l'implorant de lui «donner une chance» de trouver «sa place dans la société». Ses avocats ont aussi mis l'accent sur son enfance difficile, élevé par des parents alcooliques puis parti à l'armée où il était censé cacher son homosexuali