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Libération

L’UE range ses sanctions à l’encontre du Caire

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Diplomatie . Bruxelles a condamné hier la violence de l’armée, sans couper son aide financière.
par Jean Quatremer, De notre correspondant à Bruxelles
publié le 21 août 2013 à 22h26

Trois heures de discussion, deux minutes trente de conférence de presse, zéro sanction : c'est l'essentiel du bilan de la réunion extraordinaire des 28 ministres des Affaires étrangères consacrée à la situation en Egypte, qui s'est déroulée hier après-midi à Bruxelles. Il faut dire que l'UE marche sur des œufs : si personne n'approuve la répression particulièrement sanglante (900 morts en une semaine) menée par l'armée égyptienne, l'angélisme n'est pas non plus de mise, aucun pays européen n'ayant envie que les Frères musulmans s'emparent durablement du pouvoir. «Il n'y a guère que les Nordiques "droits-de-l'hommistes" emmenés par Carl Bildt, le chef de la diplomatie suédoise, qui voulaient des sanctions. Les Allemands, en pleine campagne électorale, aussi. Mais c'est tout», détaille un diplomate européen.

«Chaos». «Ce qu'on voulait, c'était simplement envoyer un signal aux militaires égyptiens afin de leur montrer qu'ils ont été trop loin et qu'il fallait qu'ils renouent le dialogue avec l'opposition. C'est fait : la réunion était le message, explique un diplomate français. Se lancer maintenant dans une escalade de sanctions financières et économiques risquerait de braquer les militaires et d'accroître le chaos qui règne sur place.» D'autant que le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, a annoncé que les pays arabes étaient prêts à combler les éventuels manques à gagner. «L'Egypte n'e