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La fin du tsar système

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Rewind . Cet été, «Libération» transforme l’Histoire en fictions. L’ancien du KGB prend sa retraite à l’improviste et laisse les rênes du pays à son dauphin flippé.
Fini Moscou, le Kremlin et son panier de crabes. Bonjour la taïga, la pêche et la solitude. (Photo Alexei Druzhinin. Ria Novosti. Reuters)
publié le 21 août 2013 à 19h06

Dans son bureau du Kremlin, Dmitri Medvedev a peur. Tout est allé trop vite. Au départ, ce n'était qu'un hoax, dont le Net russe est si friand. «Poutine a disparu.» «Il a pris la tonsure, et vit dans un monastère en Oudmourtie.» Des tabloïds publient les photos floues d'un chauve bronzant sur la terrasse de la villa Certosa, le petit paradis sarde de son ami Berlusconi. Sur YouTube ou VKontakte, le Facebook russe, commencent à circuler des vidéos intitulées «les Clones de Poutine» ou «Poutine : le jeu des 7 différences». Ses yeux ne sont-ils pas plus bridés qu'avant ? Ses lèvres moins charnues ? Ses pommettes plus plates ?

«Tandemocrates». Le jeu n'est pas nouveau en Russie. Trois siècles plus tôt, on prétendait que Pierre le Grand n'était pas Pierre le Grand, et que le tsar n'était jamais vraiment revenu de ses voyages de jeunesse en Europe. Bien sûr, aucun journal sérieux ou chaîne de télévision fédérale ne s'en fait l'écho. Les kremlinologues, espèce de nouveau florissante depuis la naissance du tandem Poutine-Medvedev, font peu de cas des forums et des réseaux sociaux. Même si, en 2007, ils affirmaient déjà que Vladimir Poutine ne voulait pas d'un troisième mandat et qu'il se cherchait un dauphin pour profiter tranquillement des richesses accumulées en huit ans de pouvoir.

Et puis il y a le réveillon 2009. Certes, c’est désormais à Medvedev de s’adresser à la population, mais la télévision ne retransmet aucune allocut