La chancelière allemande Angela Merkel, en pleine campagne pour sa réélection, a fait mardi une visite historique, mais controversée, au camp de concentration de Dachau que certains ont dénoncée comme une étape de «mauvais goût».
Premier chef de gouvernement allemand à se rendre dans ce camp proche de Munich, Angela Merkel qui vise un troisième mandat à l'issue des élections du 22 septembre, a exprimé sa «tristesse» et sa «honte» «profondes» devant les vies fracassées par l'horreur nazie. «Chaque détenu du camp de Dachau ou d'autres camps de concentration avait évidemment une histoire personnelle qui a été interrompue ou même anéantie», a souligné Angela Merkel qui a également déposé une gerbe de fleurs avant de s'entretenir avec des survivants au cours de cette visite d'une heure, empreinte d'une vive émotion.
Le camp de Dachau, où figure sur le portail d'entrée en fer forgé la sinistre devise des nazis «Arbeit macht frei» («le travail rend libre»), incarne «un chapitre effroyable et sans précédent de notre histoire», selon elle. «En même temps, cet endroit est un avertissement insistant : comment a-t-on pu en arriver en Allemagne à ce qu'on retire le droit de vivre à des gens en raison de leur origine, de leur religion (...) de leur orientation sexuelle ?», a interrogé la chancelière, qui prononçait ce discours sur la Place d'appel du camp où périrent plus de 43 000 personnes, selon les responsables du M