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Libération

Neuf ans dans l'enfer d'un camp en Corée du Nord à cause d'un secret

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Kim Young-soon, qui s'est échappée d'un camp de travail en Corée du Nord, montre une photo d'elle, le 2 février 2010, prise lorsqu'elle avait 34 ans, avant son arrestation. (Photo Lee Jae-Won. Reuters)
par AFP
publié le 21 août 2013 à 12h25
(mis à jour le 21 août 2013 à 12h26)

Afin d'empêcher qu'elle n'évente la liaison entre une de ses amies et le fils du dirigeant de Corée du Nord, une danseuse a passé neuf années dans «l'enfer» d'un camp de travail, avec ses parents et ses enfants, dont la plupart ont péri, a-t-elle raconté cette semaine devant une commission de l'ONU.

Kim Young-Soon, aujourd’hui âgée de 77 ans, est parvenue à fuir son pays natal en 2001. Avec d’autres transfuges, elle témoigne devant la commission d’enquête des Nations unies, qui examine pour la première fois officiellement les droits de l’Homme sous le régime des Kim.

Pyongyang, qui dément tout abus, ne reconnait pas cette commission et a interdit à une délégation de se rendre au Nord.

Dans les années 70, Young-Soon appartenait au cercle privilégié proche du pouvoir. «J'avais une vie fabuleuse, j'étais dorlotée, jusqu'à mes 34 ans. Je dansais devant le Cher Leader (Kim Il-Sung, le dirigeant de l'époque: ndlr) et je voyageais à travers le pays, comme une célébrité», a-t-elle dit. Parmi ses amis figurait Song Hae-Rim, une actrice mariée, devenue en 1969 la maîtresse de Kim Jong-Il, le fils du dirigeant, et son héritier. Hae-Rim annonce un jour à la danseuse qu'elle emménageait avec son amant. Leur liaison était un secret d'Etat, même lorsque la jeune femme donne naissance à un fils.

Une purge

Pour s'assurer que le secret ne soit jamais éventé, le pouvoir entreprend une purge, dont est victime Kim Young-Soon. En 1970, elle est convoquée par la police, enfermée et interrogée