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Libération
EDITORIAL

Détruire

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publié le 22 août 2013 à 23h26

Symbole éclatant de l’impuissance occidentale : la Ghouta, le pire massacre de la guerre syrienne, est à cinq minutes de voiture du palace qui abrite à Damas les inspecteurs de l’ONU censés enquêter sur les attaques chimiques. Mais le régime n’est pas prêt de les laisser passer pour d’évidentes raisons et le Conseil de sécurité bloqué par les amis russe et chinois du boucher de Damas a choisi la pleutrerie. Ce qui s’est passé en Syrie depuis deux ans oblige à une certaine prudence, d’autant plus que Damas interdit son territoire aux témoins extérieurs. La première victime d’une guerre, c’est la vérité. Mais tout montre que c’est bien le régime qui a lancé ces attaques chimiques qui ont essentiellement tué des civils, des femmes, des enfants de la plus atroce des façons. Le régime pariant sur l’apathie des réactions internationales. Encouragé par les crimes restés sans sanctions commis par ses nouveaux amis les généraux égyptiens.

Al-Assad paraît en passe de gagner son pari. L'usage des armes chimiques présenté comme une ligne rouge par Obama il y a un an n'a pas modifié la position des Etats-Unis et on attend avec intérêt la «réaction de force» promise par Laurent Fabius. Al-Assad peut continuer à tuer en paix. Il peut continuer à détruire son pays en toute impunité. Les morts de la Ghouta s'ajoutant aux 100 000 morts de la guerre menée par ses troupes et ses milices contre son peuple. Cette indifférence du monde ne fait que renforcer le camp le plus extrême et islam