Laurent Fabius propose une «réponse de force»… mais sans troupes au sol, tandis que l'administration Obama ravale ses «lignes rouges». Même les terribles images en provenance de la Ghouta n'ont eu, encore une fois, pour écho que la dramatique impuissance de la communauté internationale. Barack Obama - qui avait déclaré il y a tout juste un an que l'usage par le régime Al-Assad d'armes chimiques constituerait, pour lui, une «ligne rouge» qui aurait «d'énormes conséquences» - a laissé ses porte-parole expliquer depuis mercredi qu'il revient aujourd'hui aux inspecteurs de l'ONU de mener l'enquête sur le terrain. «Ne parlons pas de "rouge" aujourd'hui», a ainsi osé la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, pressée par les journalistes.
En France, Laurent Fabius a semblé beaucoup plus allant hier, déclarant sur RMC que «si les attaques chimiques sont avérées, il faudra une réponse de force». Mais le ministre des Affaires étrangères a aussitôt bridé son élan, ajoutant : «Je n'irai pas plus loin […]. Nous n'allons pas aller sur place, ni envoyer de militaires.» «Je ne vois pas non plus la France entrer demain en guerre en Syrie», décrypte un diplomate, rappelant que, pour l'instant, la principale démarche coordonnée entre Européens et Américains est de faire pression à l'ONU pour que les inspecteurs déjà présents à Damas puissent enquêter sur ce dernier massacre.