Jusqu’à présent, le tourbillon de la guerre en Syrie n’avait fait que frôler le Liban. Avec l’explosion d’une voiture piégée le 15 août dans la banlieue sud de Beyrouth, qui a tué une trentaine de personnes, et, surtout, le double attentat, également à la voiture piégée, perpétré samedi à Tripoli, la tempête se dirige clairement sur le pays. Cette fois, les attentats ont secoué toute la grande ville du Nord, faisant près de 50 morts et 500 blessés.
Il s’agit de l’attaque la plus sanglante depuis la fin de la guerre civile au Liban, en 1990. Elle survient alors que le régime syrien est gravement mis en accusation pour l’utilisation d’armes chimiques dans la plaine de la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs à la périphérie de Damas aux mains des rebelles.
Détourner. Vendredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réclamé que les inspecteurs des Nations unies actuellement en Syrie puissent enquêter sur ces attaques, avertissant que l'utilisation de gaz toxiques constituerait un «crime contre l'humanité» aux «graves conséquences». Il semble dès lors difficile de ne pas lier les attentats de Tripoli et l'attaque chimique, les premiers apparaissant comme une façon, pour le régime syrien, de détourner l'attention en ouvrant un autre front.
Un tel bilan s'explique par le fait que les explosions se sont produites devant des mosquées à la sortie de la prière du vendredi. Le premier attentat a frappé la mo