L'Allemagne est le seul pays européen où les autoroutes sont gratuites, et la population entend bien conserver cet acquis. L'introduction de péages, un sujet sensible, souvent effleuré, mais jamais abordé de front par des politiques soucieux de préserver leur popularité, est pourtant devenu un thème d'actualité à l'approche des élections du 22 septembre. La question des infrastructures de transport reste officiellement une priorité du gouvernement d'Angela Merkel. Celui-ci n'entend toutefois pas trancher sur les péages avant le scrutin fédéral. Comme le souligne son porte-parole, Georg Streiter, la question sera «un thème central lors du prochain mandat».
De son côté, Horst Seehofer, dirigeant de la CSU, l'allié bavarois de Merkel, a menacé de ne pas signer l'accord de coalition avec la CDU pour les élections fédérales si le sujet n'était pas abordé. Dans une interview accordée au journal Bild, il a déclaré : «Personne ici ne comprend que nous devons nous acquitter des péages dans presque tous les pays voisins, alors que lorsque [ces citoyens] viennent chez nous, ils n'ont rien à payer.» Seehofer préconise l'instauration d'un péage destiné à taxer uniquement les voitures immatriculées à l'étranger, une mesure difficile à mettre en pratique. Il est soutenu par le secrétaire général de la CSU, Alexander Dobrindt, qui souligne que son parti s'inscrit à contre-courant de tous les autres qui, eux, souhaitent perpétuer la gratuité des autoroutes