Stupeur, ce lundi matin, dans les bureaux encore assez vides de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), à la découverte de la bombe du Spiegel. Dans son dernier numéro, le grand hebdomadaire allemand, s'appuyant sur des documents secrets provenant du lanceur d'alerte Edward Snowden, affirme que l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) espionne aussi le célèbre gendarme du nucléaire, basé à Vienne, au même titre que l'Union européenne et les Nations unies. Ses écoutes, effectuées par une cellule spécifique, sont mêmes considérées comme relevant de la plus haute importance. Elles sont classées en rouge, de niveau un, sur une échelle qui en compte cinq. Un honneur décroché ni par Bruxelles ni par New York, classés en catégorie deux et trois. En clair, la surveillance est systématique à Vienne, toute conversation interceptée est retranscrite puis expédiée à Washington.
La révélation choc risque de provoquer un précédent, dans un contexte international tendu, ainsi qu’une comique recherche de micros dans les pots de fleur et les faux plafonds. L’Agence internationale de l’énergie atomique a toujours été un nid d’espions, où les grandes puissances cherchent à connaître dans le détail le programme nucléaire, les avancées technologiques et les visées stratégiques de leurs rivales. Le 7 mars 2007, les Israéliens avaient pu récupérer à Vienne des dizaines de clichés d’un réacteur syrien en construction et avaient bombardé les infrastructures le 6 septembre