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Analyse

Les différends qui opposent les deux camps

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Les tensions entre l’Espagne et le rocher ravivent une querelle historique.
publié le 26 août 2013 à 22h06

«Pour l'Espagne, Gibraltar est une épine depuis trois siècles, un problème non résolu. La dispute en elle-même est anachronique, mais aujourd'hui elle nous dépasse. Il faut un arbitrage.» Les propos du chroniqueur et avocat José Maria Soroa, prononcés fin juillet lorsque la crise a éclaté, ont été entendus : Londres et Madrid ont accepté l'envoi sur place - pour octobre certainement - d'une commission communautaire pour évaluer les litiges entre l'Espagne et cette petite colonie de 7 km2 coincée à l'entrée du détroit qui porte son nom. Un territoire que Madrid n'a cessé de revendiquer. Passage en revue des dossiers qui opposent les deux camps.

La pêche et les eaux

C’est l’origine du conflit actuel : le 24 juillet, les autorités de Gibraltar créent un récif artificiel sous-marin devant leur port, zone fréquentée par des pêcheurs espagnols depuis longtemps. Pour Fabian Picardo, au pouvoir à Gibraltar depuis décembre 2011, c’est une façon d’affirmer les prérogatives du rocher : s’appuyant sur une résolution onusienne de 1982 sur les droits de la mer, Gibraltar dispose de 3 milles marins (5,5 km). Or, l’Espagne ne reconnaît pas ces eaux territoriales, car non mentionnées dans le traité d’Utrecht (1713), lorsque le rocher est cédé à la couronne britannique. Longtemps tolérés, les pêcheurs espagnols sont désormais refoulés par la police de Gibraltar depuis juillet 2012, sauf lorsque la garde civile parvient à les escorter.