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Récit

Procès Bo Xilai : le rideau tombe sur un théâtre d’ombres

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Le jugement du «prince rouge» chinois est mis en délibéré. Entre mises en scène et déballages, la pièce du Parti a tourné au vaudeville.
publié le 26 août 2013 à 21h56

Accusé de corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir, l'ancien chef du Parti communiste chinois (PCC) de la grande métropole de Chongqing, Bo Xilai, attend le verdict. Les débats, ouverts jeudi devant la cour intermédiaire de Jinan, dans la province du Shandong, se sont achevés hier matin. Ce procès se voulait celui de la «transparence» et de «l'équité», maîtres mots de la presse d'Etat. En effet, l'accusé a bénéficié d'une liberté de parole rare, le tribunal a communiqué et chaque jour a apporté son lot de révélations. Pourtant, la plupart des analystes s'accordent à dire que le jugement, mis en délibéré ce lundi, est décidé d'avance.

Illusion. La première surprise vint de l'organisation de ce procès théâtral, retransmis, fait sans précédent, en différé sur un microblog par le tribunal. La chose a été bien pensée, les nouvelles technologies sont la passion des jeunes Chinois, et la volonté du gouvernement d'afficher un visage d'ouverture ne pouvait pas mieux trouver que la plateforme Weibo, utilisée par des millions d'internautes. Pourtant, à y regarder de plus près, les journalistes étrangers ont été tenus à l'écart, personne dans la salle n'a été autorisé à rapporter les débats et les comptes rendus, qui sont restés entre les mains du tribunal, seul à choisir ce qui devait être publié. Illusion du direct, illusion de la transparence, mais du grain à moudre pour le public.

La durée du procès a elle aussi étonn