Les centaines de Syriens gazés à la Ghouta auront-ils eu finalement raison de la pusillanimité de l'Occident ? Hollande comme Cameron et Obama paraissent cette fois-ci décidés à «punir» (sic) Bachar al-Assad. Après deux ans et demi de guerre et de répression, après 100 000 morts. L'usage des armes chimiques contre des populations civiles est certes une infamie et une obscénité, pour reprendre l'emphase soudain outrée du président français ou du secrétaire d'Etat américain, mais cela fait des mois qu'Al-Assad tue et torture son peuple, massacre et brise son pays. L'indignation occidentale paraît bien tardive et sélective. Quels sont les objectifs des frappes ciblées promises par les stratèges en chambre français et américains ? En quoi vont-elles convaincre le «boucher de Damas» d'arrêter le massacre ? Alors que l'on dit dans le même temps ne pas vouloir son départ.
La communauté des nations n’a su ni voulu soutenir et armer l’opposition lorsqu’elle était encore laïque, nationale et démocratique. Il n’y avait pas de jihadistes en Syrie il y a deux ans. La Syrie est devenue le cimetière des promesses non tenues et de la rhétorique vide de l’Occident. Où sont les zones tampons, les lignes rouges ? Où en est la reconnaissance de l’opposition ou l’engagement de livrer des armes ? Cette absence de volonté politique a laissé le champ libre aux islamistes et aux parrains russes, iraniens ou saoudiens. Ce n’est pas une opération mal ficelée aux bases légales douteuses qui sau