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Libération
TRIBUNE

L’impératif moral d’une intervention

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par William Leday
publié le 28 août 2013 à 19h06

La situation syrienne menace de faire basculer la totalité de la sous-région dans une guerre réticulaire dont les métastases apparaissent, à un stade avancé au Liban et en Irak, et en cours de maturation en Jordanie et sur la frontière turque. Tenté par la multiplication des frappes préventives, l’Etat d’Israël pourrait ne pas rester les bras croisés si le maintien de sa sécurité l’exige. Compte tenu des conséquences découlant d’une intervention israélienne, une tierce partie serait plus à même de mener à bien une série d’actions militaires visant le rééquilibrage du rapport de force en faveur du «camp» partageant des intérêts et une vision du monde avec les Occidentaux, à savoir l’Armée syrienne libre (ASL). Par ailleurs, le drame de la Ghouta rappelle à la communauté internationale, et aux Européens en particulier, qu’ils ont une responsabilité dont ils ne sauraient s’extraire au regard d’un passé récent qui entache leur mémoire (Srebrenica, Rwanda…).

La crise syrienne atteint aujourd’hui un point de rupture morale et géopolitique. Outre une régionalisation croissante, l’autre tendance lourde actuelle du conflit syrien est l’accentuation de la contre-offensive des forces du régime concomitamment à la montée en puissance des unités islamistes du Jabhat al-Nusra Nosra, et une perte de vitesse de l’ASL qui lutte pour la conservation d’une partie non négligeable du territoire syrien.

En ce sens, la bataille d'Alep sera décisive et sa perte représentera à ne pas en douter un poin