Les autorités tunisiennes ont accusé mercredi les jihadistes du groupe Ansar al-Charia de préparer les assassinats d’une vingtaine de personnalités et des attaques pour achever de déstabiliser un pays miné par une crise politique et paralysé par l’absence d’institutions pérennes.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué que le groupe jihadiste, longtemps toléré, comptait parmi ses cibles Mustapha Ben Jaafar, le président de la Constituante, Ameur Larayedh, un responsable du parti islamiste Ennahda et frère du Premier ministre, les opposants Taïeb Baccouche et Maya Jribi ainsi que les journalistes Sofiane Ben Farhat et Naoufel Ouertani. Ansar al-Charia a jusqu’à présent toujours démenti mener des actions armées, disant considérer la Tunisie comme une terre de prédication.
Des suspects arrêtés «ont confirmé l'existence d'une aile secrète (d'Ansar al-Charia) pour la préparation d'assassinats et d'actes terroristes», a expliqué le ministre Lotfi Ben Jeddou lors d'une conférence de presse. Selon le ministre, la police a pu déjouer cinq assassinats. «Ansar al-Charia prévoit d'exploiter l'instabilité dans le pays et d'attaquer des cibles sécuritaires et militaires», a ajouté le directeur général de la sûreté publique, Mustapha Ben Amor.
Les responsables du ministère de l’Intérieur n’ont pas voulu dire combien de suspects étaient détenus, expliquant que l’enquête étai toujours en cours. La loi antiterroriste adoptée en 2003 sous le régime du président déchu Zine El Abidi