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Libération
Décryptage

Intervention en Syrie : le long sentier de la guerre

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Démarches à l'ONU, devant les Parlements, opinion publique : si le principe d'une riposte à l'usage des armes chimiques semble acquis, plusieurs freins retardent sa mise en œuvre.
Les mains de François Hollande, ce jeudi à l'Elysée où il recevait Ahmad Jarba, le chef de la Coalition nationale syrienne, principale composante de l'opposition. (Photo Jacky Naegelen. Reuters)
publié le 29 août 2013 à 17h54

Après l’attaque toxique (encore présumée) dans les environs de Damas le 21 août, les déclarations et tractations en Occident ont pu laisser présager une riposte imminente contre le régime syrien. L’idée étant de «punir» l’usage des armes chimiques, la réponse devait être rapide pour que le message ait un minimum de sens. Une semaine après, il semble que, si une intervention militaire est toujours programmée, ce ne sera pas pour tout de suite. Techniquement, le trio Etats-Unis-Royaume-Uni-France est prêt, mais pas diplomatiquement ni politiquement.

 L’ONU

En théorie, seule une résolution adoptée au Conseil de sécurité peut autoriser l'emploi de la force. Cette option est hautement improbable compte tenu du soutien des Russes à Damas, et sans doute de celui de la Chine. La réunion qui s'est tenue mercredi soir au Conseil n'a rien donné. Une intervention reste néanmoins possible sans l'aval du Conseil de sécurité, au nom de la légitimité à intervenir. Ce fut le cas pour le Kosovo en 1999, ou en Irak en 2003. Les Occidentaux mettraient cette fois en avant la «responsabilité de protéger», principe reconnu en 2005 par les Nations unies. Le Royaume-Uni «serait toujours autorisé» à mener «une intervention militaire ciblée» en Syrie, même en cas de blocage au Conseil de sécurité de l'ONU, «en vertu du droit d'ingérence humanitaire», a ainsi assuré ce jeudi un porte-parole de Downing Street. Le département d'Etat américain a laissé entendre la même chose mercredi. M