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Libération
Reportage

A Iérissos, le bon or des uns fait le malheur des autres

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Depuis plus d’un an, les habitants de la petite station balnéaire grecque manifestent contre la construction d’une mine à ciel ouvert. Une mobilisation environnementale violemment réprimée par les forces de l’ordre.
publié le 30 août 2013 à 19h06

AIérissos, le bar de la plage est un endroit stratégique. Pas forcément pour flirter avec les touristes serbes ou bulgares, nombreux à fréquenter cette petite station balnéaire du nord de la Grèce, mais, plus concrètement, pour y rencontrer les témoins des violences qui, depuis plus d’un an, ont bouleversé la vie de ce petit village de 3 000 âmes.

«Bienvenue en Chalcidique ! Dans cette région, vous devez oublier tout ce que vous savez sur la démocratie et les droits de l'homme», lance, avec une emphase presque rageuse, Vassilis Tsimourdos. Il ne faut pas se fier à sa tenue ce jour-là : c'est un dimanche du mois d'août et, au bar de la plage, maître Tsimourdos affiche un maillot de bain plutôt seyant pour son corps musclé. Le jeune avocat sait aller au-delà des apparences. Si le temps d'un été, Iérissos peut bien offrir l'image d'une douceur de vivre nonchalante, la carte postale est en réalité trompeuse.

«Sous ces parasols, indique l'avocat en balayant d'un geste la grande plage de Iérissos, on peut aussi croiser des adolescents mineurs qui ont été retenus par la police dans le plus grand secret, des femmes battues par les forces de l'ordre alors qu'elles protestaient pacifiquement, ou encore leurs maris et frères forcés de donner leur ADN, la mâchoire solidement tenue par les flics, alors qu'aucune charge n'a été retenue contre eux. Ce qui est illégal», énumère-t-il, indifférent à la faune en tongs et paréo qui déambule autour de lui.

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