Le vote surprise des députés britanniques s’opposant à des frappes sur la Syrie est un symptôme. En France, même si le gouvernement peut compter sur une majorité solide au Parlement, où le débat ne sera pas suivi de vote, les doutes montent. L’Allemagne exclut toute participation, comme l’Italie. L’hostilité des opinions publiques se nourrit de la méfiance quant aux «preuves» sur les armes chimiques autant que des craintes d’un engrenage et d’une opération militaire dont les objectifs restent peu clairs.
Il ne s'agit pas de changer de régime ni de créer un nouveau rapport de forces sur le terrain, mais avant tout de «punir» un régime qui a brisé le tabou sur l'emploi des armes chimiques. «C'est la moins mauvaise des solutions : assumer le principe onusien de la responsabilité de protéger et lutter contre la prolifération des armes de destruction massive», souligne François Heisbourg, conseiller spécial de la Fondation pour la recherche stratégique, relevant que «les opinions les plus hostiles sont celles des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne qui ont fait la guerre d'Irak et où les gens se sont sentis trompés par leurs dirigeants».
Délétère. Les mensonges à la tribune de l'ONU du secrétaire d'Etat américain de l'époque, Colin Powell, clamant détenir les preuves que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, ont laissé des traces. L'administration américaine assure cette fois disposer notammen