Rester ? Partir ? Dans quelle direction ? Vers un quartier plus éloigné de la cible probable ? Ou quitter le pays ? Le cruel dilemme des Damascènes est nourri par les rumeurs contradictoires qui courent la ville. Les plus concernés sont, pour la première fois, les habitants des quartiers résidentiels de la capitale où se trouvent la plupart des bâtiments officiels et les sièges des principaux commandements militaires et sécuritaires.
Joumana, jointe par téléphone jeudi matin, s'apprête sans aucune hésitation à aller avec ses trois enfants et deux valises chez sa belle-sœur dans le quartier de Muhajirin dans le nord de Damas, qui serait moins exposé. Car elle habite près de l'aéroport militaire de Mazzeh, «une cible incontournable des premières frappes», selon la mère de famille. La base est en effet tenue par la 4e brigade, unité d'élite dirigée par Maher al-Assad, frère du président syrien.
«Boucliers humains». Non loin de là se trouvent les logements des officiers et des soldats les plus loyalistes qui avaient célébré la semaine dernière la mort de centaines de civils par des gaz toxiques à la Ghouta, dans la banlieue de Damas. Mazzeh est aussi connu pour sa terrible prison où croupissent des militants qui pourraient «servir de boucliers humains pour le régime», s'inquiète un opposant.
A chacun son angoisse dans Damas, qui se prépare à «la frappe». Pendant que les civils prennent d'assaut les boulangeries et l