N’en déplaise à ses détracteurs, il va bien falloir se rendre à l’évidence : François Hollande est autre chose qu’un simple velléitaire ou un tacticien en chambre. On dit de lui qu’il aime l’entre-deux, cultive le non-dit et se dissimule derrière le rapport de force. C’est souvent vrai dans le bac à sable de la politique intérieure. Mais force est de constater qu’en matière militaire, le Président annonce clairement (et vite) ses intentions.
C'était vrai pour le Mali. Ça l'est encore pour la Syrie. Dans une interview au Mondede ce samedi, le chef de l'Etat peut difficilement être plus explicite : «Le massacre de Damas ne peut ni doit rester impuni. Sinon, ce serait prendre le risque d'une escalade qui banaliserait l'usage de ces armes et menacerait d'autres pays.» Cette décision aurait valeur, selon le chef de l'Etat, de «dissuasion» et de «sanction contre une violation monstrueuse des droits de la personne humaine».
Remorque. La question n'est plus de savoir si la France sera ou non aux côtés des Etats-Unis pour participer à une opération militaire contre le régime de Bachar al-Assad, mais de savoir quand et comment. Comme Barack Obama, François Hollande avait fixé depuis trop longtemps l'utilisation des armes chimiques comme la ligne à ne pas franchir pour se retrouver en situation de faire marche arrière. Dans son interview au Monde, le Président refuse pour autant l'emploi du mot «g