Sur le fond, c'est-à-dire la légitimité d'un engagement en Syrie, la presse britannique se félicite dans l'ensemble du brutal refus des élus de la Chambre des communes d'intervenir militairement en réprésailles contre l'usage fortement présumé d'armes chimiques par le régime. Mais sur le plan intérieur cette claque magistrale infligée au Premier ministre, David Cameron, ouvre aussi une crise politique, soulignent les éditos ce matin.
Les Anglais, très échaudés par le soutien de Tony Blair à l'offensive en Irak en 2003, sont majoritairement contre un engagement en Syrie. On retrouve cette réticence dans la presse, pour différents motifs. Robert Fisk, grand reporter historique de The Independent, va droit au but dans un billet écrit avant le vote d'hier soir : intervenir en Syrie aurait été la «guerre occidentale la plus stupide du monde moderne». «Des milliers et des milliers de gens sont morts dans la tragédie syrienne, et maintenant, tout à coup, on s'excite pour quelques centaines de morts ? Ce qu'il se passe en Syrie est terrible. Inadmissible. D'accord. Mais nous aurions dû intervenir en 2011. Et en 2012. Alors pourquoi main