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Libération
EDITORIAL

Douteux

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publié le 1er septembre 2013 à 21h46

Après l’abandon britannique et la soudaine redécouverte par Barack Obama de son Congrès, François Hollande se retrouve bien seul à vouloir mener sa guerre en Syrie. Son opinion publique est réticente et l’opposition, que l’on avait connue plus courageuse, le lâche au milieu du gué.

Les dizaines de milliers de morts et de torturés, les millions de réfugiés témoignent de l'abjecte horreur infligée à la Syrie par le clan Al-Assad pour se maintenir au pouvoir. Et tout montre que c'est le régime qui a gazé son peuple, même si on n'en aura peut-être jamais la preuve absolue. Malgré ces charges accablantes, Hollande peine à justifier la guerre. Quelle est la légitimité, sans parler de la légalité, de l'engagement des soldats et des armes français sous hégémonie américaine ? Le Président, dans la constitution monarchique de la Ve République, a tout pouvoir pour faire la guerre. Mais peut-il aujourd'hui être le seul chef d'Etat à user de la force sans un vote de la représentation nationale, sans même un discours ?

Les Français peuvent comprendre qu’il faille mettre fin à l’impunité d’Al-Assad. Mais en quoi le «punir», pour reprendre l’étrange scolastique de Hollande, en raison de l’usage des armes chimiques mettra fin à ses crimes ? Selon le douteux raisonnement des présidents français et américain, Bachar al-Assad doit arrêter de gazer son peuple, mais il pourra continuer à le massacrer par d’autres moyens. Il va falloir trouver mieux pour convaincre les Français (et le res