Si Barack Obama avait voulu fragiliser son allié François Hollande, il ne s’y serait pas pris autrement. En l’appelant samedi pour lui annoncer qu’il allait solliciter, à partir du 9 septembre, le feu vert du Congrès pour une intervention militaire en Syrie, le président américain a mis le chef de l’Etat français dans une situation pour le moins inconfortable. A double titre.
D’abord, Washington impose son calendrier de politique intérieure à son unique allié. Quitte à renforcer l’impression d’une France à la remorque des Etats-Unis. Ensuite, l’annonce d’Obama a ouvert un débat de politique intérieure dont Hollande se serait bien passé. Qui peut se résumer par la question suivante : après les décisions de la Grande-Bretagne - et l’échec historique de David Cameron à la Chambre des communes -, puis des Etats-Unis de s’en remettre à leur Parlement respectif, la France peut-elle être la seule démocratie occidentale à ne pas demander un vote à sa représentation nationale avant de décider des frappes contre le régime de Bachar al-Assad ?
Par une bizarrerie dont seule la classe politique française a le secret, tout est à front renversé. La droite, pourtant toujours prompte à invoquer l'héritage gaullien et l'esprit de la Ve République, en appelle à un vote du Parlement. Et la gauche est contrainte de défendre les prérogatives constitutionnelles du chef de l'Etat, en tant que chef des armées. Même le président de l'UMP, Jean-François Copé, qui avait trouvé Hollande «ju