Ce dimanche soir à Berlin, on s'était dit qu'on allait regarder le débat entre les deux principaux candidats à la chancellerie allemande dans un «Kneipe». Puisqu'outre-Rhin, le football se joue l'après-midi et que certains habitants de la capitale ont l'habitude de se retrouver entre amis pour regarder le policier du dimanche soir avec une bière ou un cocktail, on pensait que ce ne serait pas difficile à trouver. Mais après une demi-douzaine d'endroits sans télé puis une patronne d'un bar sportif qui lance devant sa tireuse «Mince ! C'était ce soir les élections ?», on a abandonné pour se rabattre sur une soirée organisée par les sociaux-démocrates du SPD.
«Spectacle»
On a choisi celle de Neukölln. Un quartier du sud-est de la capitale, où cohabitent communauté turque, Berlinois de longue date et jeune génération en colocation venus depuis plus de 5 ans chercher des loyers plus abordables. Dans la cour d'un restaurant, ils sont déjà près d'une cinquantaine, à une demi-heure du début des échanges, à commander leurs premières bières. Ils font la liste de ce qu'ils attendent de leur candidat, Peer Steinbrück. «Salaire minimum, encadrement des loyers, égalité des salaires entre les hommes et les femmes», égrenne Jan-Christopher Rämer, jeune responsable de la capitale. A 32 ans, il est déjà élu local, appelle Steinbrück par son prén