Menu
Libération
Analyse

1. Ceux qui veulent faire basculer la guerre

Article réservé aux abonnés
Des intellectuels défendent des frappes massives.
publié le 3 septembre 2013 à 22h16

Des frappes ciblées, uniquement «punitives», visant à dissuader le régime syrien- ou d'autres dictatures - à avoir recours à des armes de destruction massive, semblent insuffisantes à nombre d'experts ou d'intellectuels, même si elles peuvent constituer un premier pas. «L'intervention aujourd'hui âprement débattue représentera trop peu et trop tard, car il ne reste que des mauvaises options du fait d'une accablante faillite collective», affirme Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po, spécialiste du Moyen-Orient, qui revient d'un séjour d'un mois à Alep. Depuis le début de la révolution syrienne, il dénonce la timidité des Occidentaux, paralysés par le précédent irakien alors qu'en Syrie «un peuple s'est soulevé depuis deux ans et demi contre un tyran impitoyable». «L'absence de politique occidentale ces deux dernières années a conduit à renforcer Al-Assad, mais aussi les jihadistes», souligne-t-il.

Les Occidentaux n'en sont que plus hésitants encore à livrer des armes. Nul ne pense à une intervention au sol - que l'opposition d'ailleurs ne demande pas - mais certains voudraient des frappes intensives car le plus grand risque, après celui de l'inaction qui décrédibiliserait l'Occident, serait celui d'une action trop limitée laissant les choses en état. «Il faut que cette intervention aérienne fasse bouger les lignes, change les rapports de force sur le terrain et porte à terme un renversement du régime», explique