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Libération
Reportage

En Grèce, les traques et attaques d’Aube dorée

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Le parti néonazi multiplie provocations et agressions sur les immigrés, pour qui l’atmosphère de ce pays en crise est de plus en plus irrespirable.
publié le 3 septembre 2013 à 20h06

Avec un record de 17 millions de visiteurs cette année, la Grèce a de bonnes raisons d’aimer les étrangers. Ils offrent en effet à un pays en faillite une manne inespérée (estimée à 11 milliards d’euros pour 2013). Mais loin des plages et des îles aux maisons blanches sur fond bleu qui séduisent tant les touristes, d’autres étrangers vivent la peur au ventre. Car la trêve estivale n’a pas mis un terme aux agressions dont sont désormais régulièrement victimes les immigrés en Grèce. Particulièrement ceux qui ont le malheur d’avoir la peau sombre, cible privilégiée des militants d’Aube dorée, le parti néonazi entré pour la première fois au Parlement en juin 2012 avec 18 députés.

Mamadou Ba a croisé leur route à deux reprises. Depuis, ce Guinéen de 40 ans craint pour sa vie tous les soirs, lorsqu'il se rend à son travail dans une taverne du centre d'Athènes, où il officie comme plongeur. «Maintenant, je sais qu'ils me cherchent. Ils ont repéré où je travaille et, après m'avoir agressé le 22 mai, les mêmes individus sont revenus rôder dans le quartier au mois de juillet. Ils sont furieux car, la première fois, j'ai réussi à m'enfuir et à me cacher», affirme ce réfugié, arrivé en Grèce en 2006 après avoir fui la violence politique dans son pays d'origine.

Tatouages. Le scénario est toujours le même : un groupe de jeunes hommes, vêtus de noir et souvent bardés de tatouages, interpellent l'étranger qu'ils ont repéré d'un «que fais-tu