Les multiples fractures qui traversent la communauté internationale sur le drame syrien sont à la mesure du lamentable échec des nations à faire face au boucher Bachar al-Assad. A laisser pourrir pendant deux ans un conflit qui a fait plus de 100 000 morts, les dirigeants du monde sont tous coupables au mieux de lâcheté et au pire de complicité avec un homme qui a franchi tous les degrés de l’horreur, jusqu’à gazer son propre peuple. Aurait-on tenté d’armer l’opposition il y a encore quelque mois, aurait-t-on décidé de mettre en place des couloirs aériens ou des évacuations humanitaires, au moins aurions-nous affaibli le tyran et aurions-nous peut-être évité une dérive islamiste au sein des anti-Bachar.
Aujourd'hui, l'ignoble recours à l'arme chimique repose dans l'urgence les mêmes questions qui nous taraudent depuis des mois. Faut-il punir Al-Assad, faut-il le renverser, faut-il ne rien faire ? La seule réponse que l'on peut apporter s'ancre dans la réalité du moment. Après la décision de Barack Obama de consulter le Congrès - dont on sait depuis hier qu'il pourrait pencher vers la guerre -, François Hollande doit faire voter le Parlement pour asseoir la légitimité de son action. Si les élus le suivent, alors l'intervention sera d'autant plus justifiable face à ce que le secrétaire général de l'ONU a lui-même appelé un «crime contre l'humanité». Mais ces frappes ponctuelles doivent aussi servir à déstabiliser Al-Assad pour le mener à une solution politique. D'ici l