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Libération

En Europe, des alliés tiraillés

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Pour l’instant, Berlin, Londres et Rome refusent de soutenir l’option militaire. Avec des raisons et des arguments différents.
publié le 4 septembre 2013 à 21h26

Les grands pays européens membres du G20 ne parleront pas tous d’une seule voix à propos de la crise syrienne, même si partout les opinions publiques restent hostiles à une intervention.

A deux semaines des élections, l’Allemagne est sur sa réserve

A Saint-Pétersbourg, Angela Merkel pourrait accentuer la pression sur Vladimir Poutine. «Il est regrettable que la Russie et la Chine refusent depuis un certain temps une position commune sur le conflit syrien. Cela affaiblit considérablement le rôle des Nations unies», s'était énervée la chancelière ce week-end. A défaut de pression économique - l'Allemagne est trop dépendante des importations de gaz russe -, Angela Merkel «menacera clairement Poutine d'un scénario type Kosovo», estime Christian Tuschhoff, professeur à l'université libre de Berlin : l'Allemagne, qui avait jusqu'ici refusé catégoriquement le principe de toute intervention militaire en Syrie sans mandat de l'ONU, pourrait au finale, après les élections et comme pour le Kosovo, se contenter d'un mandat de l'Otan ou de l'Union européenne si la Russie et la Chine maintenaient leur veto. Lors du débat télévisé qui l'a opposé à son challenger, Peer Steinbrück, Angela Merkel avait laissé pointer cette importante nuance dès dimanche. Mais, pour l'heure, la marge de manœuvre de Berlin est étroite : la Constitution allemande soumet toute intervention de la Bundeswehr à l'étranger à l'approbation du Bundestag. Or l'opinion allemande, traditionnellement pacifiste depuis la Seconde Guerre mondiale, est majoritairement op