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Libération
TRIBUNE

En Syrie, les humanitaires à la peine… comme les politiques

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publié le 4 septembre 2013 à 19h06

Alors même que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fête ses 150 ans, la Syrie, à sa façon, apporte un témoignage dramatique que les principes édictés par cette institution demeurent aussi nécessaires que remis en cause. Les ONG humanitaires sont confrontées à une quasi-impossibilité à agir directement auprès des populations prises dans une tourmente macabre. Pire, dans les premiers mois du conflit, la médecine et les médecins avaient été utilisés comme armes de guerre, soit parce que les soignants qui portaient assistance aux rebelles étaient pris pour cible, soit parce qu’on les utilisait pour identifier des rebelles blessés, soit parce que d’autres soignants apportaient une aide contre-nature lors de séances d’interrogatoire, afin d’aider les puissants services de renseignement du régime - les moukhabarat - à obtenir des informations. Après des mois et des milliers de morts, il y a bien longtemps déjà que la «responsabilité de protéger», aurait pu être invoquée, remise maintenant brusquement sur l’agenda politique par l’usage d’armes de destruction massive, dont la démonstration de la preuve est en cours.

Les différentes conventions et protocoles additionnels qui régissent le droit international humanitaire ont été mis en place graduellement à partir de 1949. Ainsi, plus de soixante ans après, on se heurte toujours, derrière les réaffirmations compassionnelles de principe, à des obstacles dans leur mise en œuvre effective et systématique. Les humanitaires sont