Faut-il ou pas lancer des frappes ciblées en Syrie ? Dans quel cadre, à quel prix, dans quel but ? Dix jours après l’attaque chimique qui a frappé les habitants de la banlieue de Damas et à l’approche des débats au Parlement français (ce mercredi) et au Congrès américain (lundi), passage en revue des principaux arguments des pour et des contre.
Pour
• L'obligation morale
L'obligation, en l'occurrence, de ne pas accepter l'usage des armes chimiques et donc de «punir», même symboliquement, le régime qui en a fait usage. C'est l'argumentaire officiel de la France, quand Laurent Fabius déclare que «les crimes en Syrie ne resteront pas impunis» ou que François Hollande dit, lors de son allocution devant les ambassadeurs le 27 août, que «la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents».
C'est aussi ce qu'écrit le chirurgien et philosophe libanais Antoine Courban, professeur à l'université Saint-Joseph de Beyrouth, dans une tribune à Libération qui dénonce la «banalisation» du carnage syrien : «Pour infiniment moins que cela, l'opinion publique internationale se serait mobilisée comme un seul homme pour la défense des plus faibles au nom de principes qu'on croyait intangibles. Il n'en est rien. Ce qui s'étale sous nos yeux est une situation d'a