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Libération
EDITORIAL

Ordre

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publié le 4 septembre 2013 à 21h26

A la veille du G20, Obama et Hollande peuvent mesurer leur isolement dans la crise syrienne. Aucun autre pays à l’exception de la lointaine Australie n’engagera des hommes et des armes pour «punir» Assad.

Cette double solitude est la conséquence des interventions d’un Occident qui prétendait devenir le justicier du monde. Le Kosovo, l’Irak, l’Afghanistan ou la Libye ont montré que les guerres ne suffisaient pas à façonner un ordre du monde qui serait fondé sur le droit et la démocratie. La Syrie risque d’être le locus d’un nouveau désenchantement ou, pire, le début d’un engrenage amenant une plus grande instabilité régionale et une extension du conflit. Ces risques existent et la crise prégnante n’a fait que renforcer ce néo-isolationnisme dans les opinions publiques. Faut-il pour autant ne rien faire après les dizaines de milliers de victimes syriennes et les centaines de gazés morts étouffés dans des conditions atroces cet été dans les banlieues damascènes en violation de toutes les conventions internationales ? Al-Assad massacre son peuple et ruine son pays pour se maintenir au pouvoir. La droite française qui a choisi de s’opposer aux frappes américano-françaises, les chefs de gouvernement européens qui s’abstiennent doivent regarder quels sont les pays qui protègent, arment et financent le clan Al-Assad. On peut être sceptique sur l’efficacité des frappes pour changer la donne en Syrie mais, aujourd’hui, ne rien faire et laissez faire fait le jeu d’Al-Assad et de ses dan