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Libération
Récit

Quinze jours de retenue pour Mexico

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Des professeurs en grève venus de tout le pays paralysent la capitale pour dénoncer une réforme qui ferait dépendre leur salaire d’une évaluation de leurs compétences.
Des enseignants en grève manifestent à Mexico. (RONALDO SCHEMIDT / AFP)
publié le 4 septembre 2013 à 19h06

C’est une ville de manifestants au sein de la ville : la mer de tentes dressées sur le Zócalo, la grand-place de Mexico, est le camp de base des enseignants insurgés qui ont refusé de prendre le chemin de l’école il y a un peu plus de deux semaines. Le centre de la capitale, grouillant de leurs manifestations, est au bord de la crise de nerfs dans une mégalopole où la circulation est déjà un enfer en temps normal.

Des milliers de professeurs des cycles primaires et secondaires, venus des Etats pauvres du sud et du centre du Mexique (Oaxaca, Guerrero, Chiapas, Michoacán), sont entrés en grève le 19 août, jour de la rentrée des classes, entamant un bras de fer qu'ils disent «indéfini» avec le gouvernement du président Enrique Peña Nieto. Le point de discorde : une réforme éducative qui modifie leurs conditions de travail, instaurant notamment des évaluations périodiques du corps enseignant. La place et le salaire d'un professeur seront désormais conditionnés au résultat de ces examens.

Opposés à cette réforme, les grévistes de la Coordination nationale des travailleurs de l'éducation (CNTE), l'un des deux principaux syndicats du secteur, ont lancé un appel à l'«insurrection nationale». Ils accusent le gouvernement de vouloir licencier massivement des profs afin de démanteler leurs organisations syndicales. Les législateurs ont fait la sourde oreille, le Sénat avalisant la semaine dernière un volet de la réforme, adopté quelques jours plus tôt par les députés.