Les frappes annoncées sur la Syrie fractionnent le monde. Le G20 comme les pays du Sud, les partis politiques en Occident comme les intellectuels de tous bords. La guerre des positions anticipe la vraie guerre. En regard de la réunion de Saint-Pétersbourg, nous avons ainsi choisi de donner la parole aujourd'hui aux intellectuels des pays arabes et musulmans directement concernés par la décision française et américaine. Qu'ils soient pour ou contre l'intervention occidentale, tous s'interrogent déjà sur l'après-guerre. Que veulent finalement Obama et Hollande une fois qu'Al-Assad aura été «puni» ? Le renversement du bourreau de Damas, qui n'est même pas l'un des buts de guerre avoués de Paris et de Washington, ne peut à lui seul servir de solution. On l'a vu en Irak comme en Libye après la chute et la mort de Saddam Hussein ou du colonel Kadhafi. Dans un remarquable document, l'International Crisis Group, qui s'attache à la résolution des conflits, rappelle quelques vérités de base. La solution en Syrie sera politique et diplomatique, pas militaire. Alors qu'opposition comme régime continuent à entretenir la dangereuse illusion qu'ils peuvent l'emporter par les armes.
La France et les Etats-Unis seront plus crédibles et pourront sortir de leur isolement si les deux présidents promeuvent, après les fr