François Hollande a entamé ce G20 de Saint-Pétersbourg dans une position pour le moins inconfortable. Il devait mettre à profit ces deux jours de pourparlers afin d'élaborer avec les Etats-Unis un début de coalition pour soutenir, au moins politiquement, une intervention militaire contre le régime de Damas. A peine a-t-il posé, hier, le pied en Russie, que le président français a été cueilli à froid par les déclarations de Herman Van Rompuy. En début d'après-midi, le président du Conseil européen s'est désolidarisé de l'initiative franco-américaine : «Il n'y a pas de solution militaire en Syrie.» «La solution doit être politique» et s'inscrire dans le cadre des Nations unies, a-t-il martelé, reprenant la petite musique que le président russe, Vladimir Poutine, avait commencé à jouer depuis quelques jours. Après avoir qualifié de «crime contre l'humanité» les attaques chimiques attribuées au régime syrien, Van Rompuy s'est refusé de donner le moindre feu vert à des frappes militaires. «Quant à savoir quelle sera la réaction de l'Union européenne, s'il y a une intervention militaire de la France, nous ne savons pas encore, nous y travaillons…» a-t-il éludé. Ce n'est pas un désaveu, mais une évidente prise de distance vis-à-vis du couple franco-américain.
Improvisée. Hier, après une entrevue avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, soutien de la première heure à une intervention, Hollande s'es